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BULLETIN TP EXPRESS - OCTOBRE 2008


UNE PEINTURE QUI TUE LES VIRUS ET LES BACTÉRIES

Pour combattre les virus et les bactéries, une arme insoupçonnée fait son apparition : la peinture. Nul doute que cette peinture antimicrobienne intéressera les gestionnaires d’hôpitaux et d’édifices publics.

Les virus comme celui de l’influenza tuent chaque année quelques milliers de personnes. Selon les autorités médicales américaines, le nombre annuel de victimes avoisine les 40 000. Les bactéries sont également une menace croissante. Il suffit de penser à l’augmentation des cas de maladies nosocomiales qui frappent des patients lors d’un séjour à l’hôpital. Les E. colis et staphylocoques ultrarésistants aux antibiotiques trouvent peu d’adversaires à leur taille. Nos armes de lutte bactériologique paraissent souvent limités contre de telles menaces.

Mieux que les vaccins : la peinture hérisson

Il y a du nouveau sur le front de cette guerre bactériologique. Des fabricants ont mis au point des formules de peintures qui s’attaquent aux microbes. Par exemple, la peinture commercialisée sous le nom AgION par le fabricant d’équipements de climatisation Carrier utilise un agent chimique dans sa structure moléculaire. À mesure que l’humidité s’accroît et que les bactéries se développent, la peinture relâche des ions d’argent qui entrent en contact avec les bactéries et empêchent leur prolifération. La peinture s’applique sur du métal pour recouvrir des équipements médicaux et alimentaires. Elle est également utilisée dans les conduites de ventilation et les équipements de chauffage et de climatisation du manufacturier.

Une autre solution expérimentée par les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) paraît particulièrement efficace. Il s’agit d’une peinture polymère qui tue les virus et certains types de bactéries. Fruit de la nanotechnologie, cette peinture possède la particularité d’être hérissée de micropointes de polymère qui percent la membrane qui enveloppe les virus pour les annihiler. Le taux d’efficacité est de 99 %. Il surpasse celui des vaccins qui est de 80 % chez les personnes en santé, et guère plus de 40 % chez les personnes âgées ou à la résistance immunitaire réduite. La peinture hérisson est également plus efficace que les savons et désinfectants antibactériens dont les effets s’amenuisent après quelques temps et qui, de plus, ne s’attaquent pas aux virus. L’utilisation de la peinture permet en outre de réduire les quantités de ces produits biocides qui se trouveront tôt ou tard dans l’environnement.

La peinture antibactériologique agit aux endroits stratégiques. La transmission des virus se fait par contact direct, entre autres avec des surfaces souillées de bactéries comme les murs ou les poignées de porte. La peinture antibactériologique est aussi durable qu’une peinture ordinaire. Pour renouveler son efficacité, il suffit de laver fréquemment les surfaces peintes avec du savon. Ce lavage périodique débarrasse la couche de peinture des dépouilles des bactéries ou de virus qui s’amoncellent pour combler les creux entre les pointes, les rendant inoffensives.

Autre point intéressant à noter. À moins que les bactéries ne développent une cuirasse qui résiste aux pointes meurtrières, elles ne pourront jamais s’adapter à cette arme comme elles l’ont fait jusqu’ici avec succès aux antibiotiques. Des recherches ont permis de suivre plusieurs générations de virus en les soumettant à l’action de la peinture. L’expérience a été répétée plusieurs fois sans que les chercheurs parviennent à remarquer l’apparition d’une résistance quelconque.

 

 



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